L’incarcération de Charles le Mauvais accroit sa popularité et ses partisans réclament sa liberté. La Normandie gronde, de nombreux barons renient l’hommage prêté au roi et se tournent vers le roi d’Angleterre, Edouard III.
Ils considèrent que Jean le Bon a outrepassé ses droits en arrêtant un prince avec lequel il avait, pourtant, signé la paix. Les Navarrais perçoivent ce geste comme venant d’un roi qui doute de sa légitimité et qui cherche à éliminer un concurrent dont le seul tort est de défendre ses droits.
1356 – Le 28 mai, Philippe de Navarre, frère de Charles, envoie son défi à Jean le Bon. Les Navarrais, en particulier les seigneurs normands, passent en bloc du côté d’Edouard III.
En juin, Philippe et Geoffroy d’Harcourt, fils de Jean, reçoivent des renforts anglais, Henry de Grosmont, duc de Lancastre, débarque dans le Cotentin et fait jonction avec Robert Knowles venu de Bretagne. Lancastre établit son camp à Montebourg près de Valognes, puis contourne Evreux (pris par les français) et pille Vernon et les faubourgs de Rouen.
Le 8 juillet, Jean le Bon le rattrape à l’Aigle avec une armée plus nombreuse mais fatiguée, le combat est remis au lendemain. Pendant la nuit les Anglais fuient, Jean met alors le siège devant Breteuil qu’il prend après un long siège.
Le 18 juillet, Geoffroy d’Harcourt, afin de venger son neveu, Jean V d’Harcourt, s’allie à nouveau avec Edouard III dont il fait par une charte, le légataire universel de sa forteresse de Saint-Sauveur (Cotentin).
Le 19 septembre, à Nouaillé-Maupertuis près de Poitiers, les troupes françaises, sous les ordres de Jean le Bon sont battues par les troupes anglaises commandées par le prince de Galles, surnommé le Prince noir, fils d’Edouard III. Au cours de cette bataille, le prince Philippe, âgé de 14 ans, prononce le fameux « Père, gardez-vous à droite ! Père, gardez-vous à gauche » en tentant de protéger son père. Jean refuse de quitter le champ de bataille où il se bat héroïquement et où il finit par être fait prisonnier.
La supériorité tactique conférée par l’arc long, utilisé par les Anglais, oblige la cavalerie française, dont les montures ne sont pas protégées, à charger à pied et s’expose à être balayé par la cavalerie anglaise.
En novembre, encerclé par les troupes françaises au gué de Saint-Clément, dans la baie des Veys, Geoffroy d’Harcourt vend chèrement sa peau en se battant jusqu’à la mort.
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